J’ai des errances de toile en toile
Je cherche les mots apportés par l’inconnu
Je cherche souvent et souvent je suis déçue
Il y a loin de la coupe aux semeurs d’étoiles
Je cherche des mots à frémir des mots soupirs
De quoi faire soulever mes plus secrets désirs
De satisfaire le creux insatiable du cœur de la tête
Remplir combler remblayer les fossés qui nous séparent
Araser mes idées séniles et stériles remparts
Contre tout ce qui parait futile et bête
Suis-je coupé des miens semeurs d’encres effacées
Dans quelle époque ai-je fini par m’égarer
En ce temps les mots n’ont plus d’utilité
Sous diverses férules ils se font massacrer
Rapetissent se déforment s’expurgent de doubles pensées
Servent à vendre s’offrent comme des prostitués
Trahissent sans vergogne les plus pures idées
Dans la bouche de ceux qui veulent diriger
Naïve je pensais qu’à les disposer en discours
Ils pourraient ruisseler comme fontaine sur nos plus beaux
jours Nourrissant des peuples entiers de penseurs avides Mais le cerveau des hommes un trou noir et vide
jours Nourrissant des peuples entiers de penseurs avides Mais le cerveau des hommes un trou noir et vide
Publicités
Mince, je n’avais pas terminé mais j’ai été dérangé ; je voulais dire que pour la poésie, c’est comme pour les langues mortes, ce n’est qu’une question d’engourdissement intellectuel. Bises, Stéphane
J’aime écrire les phrases et/ou les vers qui me marquent le plus, comme si je prenais des notes. "Il y a loin de la coupe aux semeurs d’étoiles", par exemple. Quand je lis un livre de papier, je prends des notes, parfois. Et justement, dans "L’ombre du vent", j’ai aimé celle-ci : "il n’y a pas de langues mortes, il n’y a que des cerveaux engourdis" Bises, Stéphane
merci pour ces cascades de mots si expressifs, comme tu nous y habitues. Le défaut de la parole, c’est quand elle s’impose au lieu de se proposer. Je crois être là en harmonie avec ce que tu dis. Mais même quand la parole ne fait que se proposer, elle peut encore avoir un deuxième effet, plus subtil et aussi pervers… Vouloir diriger, cela pourrait être un service… c’est la plupart du temps un abus. Hélas.J’espère que mon cerveau n’est pas qu’un trou noir, ou alors qu’au dedans, y brille une petite lumière, qui ne vient pas de moi… mais "chacun sa foi"… et son espérance ?