Comment semer dans le chaos qui nous chahute
Des milliers de graines libres et vives à pousser
Faire fi de ce long couloir sombre qui nous préoccupe
Et laisser comme avant nos profondeurs s’évaporer
Quel oiseau de mauvais augure souhaiterait là tout de suite
Jeter des vœux sur les blanches figures de nos rêves évaporés
Car c’est avec lenteur que va s’engager la longue poursuite
De nos quêtes inassouvies de nos espoirs abrogés
Alors je me tiens au pied de mon sapin sentinelle indéfectible
Et ses décorations brillantes reflètent mon argenture trop silencieuse
Chaque lueur est un rêve scintillant une expression broussailleuse
De champs hypothétiques où les rencontres seraient enfin possibles
Alors je dépose dans une hotte conceptuelle des créations obscures
Des temps perdus des projets avortés toutes ces structures
Qui demandent de guerre lasse la décompression d’un tout petit air pur
Un point de départ sur l’horizon lointain pour surgir à l’aventure
Mais marchons ensemble sur toutes ces choses qui se sont écroulées
Sans trop penser à l’avenir impalpable pour ne pas être déroutés
Dessinons parfois le meilleur ou écrasons un soupir quand fuit la volonté
Et si l’an neuf court après son délire la force commune nous dira de l’affronter
Il n’y a pas à s’en faire nous n’en sommes pas au premier mirage
Tant de choses nous ont chavirées ce n’est pas notre premier naufrage
Éparpillons des milliers de petites chances barbouillons mille et un projets
Et n’en réaliser qu’un seul serait comme le diamant pur un magnifique objet
Alors s’il n’existe qu’une issue à cette écriture formulons donc du fond du cœur
Comme au début de chaque ouverture quelques phrasés invitant au bonheur
Pour le temps où se croiseront de nouveau les sifflets des mésanges
Les paroles fraîches les mots susurrés les notes affranchies les échanges
Pour le temps où l’esprit ne sera plus logé entre deux mauvais courants d’air
Pour les repas joyeux les jeux d’ensembles les communions à ciel ouvert
Orchestrons tous savamment nos vies autour d’une idée fixe et salutaire
Vivre une bonne et heureuse année car toujours vient le printemps après l’hiver